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de suite le cou au sphinx. Leur loi est affreusement bien faite. Vous ne pouvez donc que travailler latéralement à un journal comme serait le Globe, s’il vivait. Ce serait à examiner bien attentivement. Vous ne seriez pas libres. Avez-vous conclu quelque chose avec Mme Atwood ? — Quand j’aurai fini mon roman (sera-ce cette année ? je l’ignore), si vous avez quelque chose de prêt, je crois que mon éditeur serait coulant et vous accommoderait. — Le haussement d’épaules de M. M. ne m’étonne pas. Proudhon sénateur ! mais c’est tout simple. Le proudhonisme sera à la future révolution ce que l’hébertisme a été à l’ancienne. Même phénomène. Un effort contre-révolutionnaire au nom de la révolution. — Je vous embrasse tous, mes bien-aimés. Oh ! que je suis content de mon petit Georges !

Votre mère va très bien. Réunion prochaine[1] !


À Albert Lacroix[2].


H.-H., 6 mars.

Mon cher M. Lacroix, lisez la lettre ci-contre. Vous verrez qu’on espère en moi, ou plutôt qu’on espère en vous à travers moi. Que faire devant des instances si vives ? Si j’étais éditeur, j’essaierais. Je vous adresse M. Frutel[3]. Lisez son manuscrit. Vous êtes vous-même homme de talent ; donc connaisseur. Que l’écrivain conseille l’éditeur. Je ne puis, moi, qu’appuyer vivement le pauvre jeune poëte.

Croyez à toute ma cordialité.

Victor Hugo[4].


À Charles et à François-Victor.


H.-H., 10 mars.

Mes bien-aimés, voici une traite Mallet frères à l’ordre de Victor, de 1 200 fr. qui se décomposent ainsi[5] :

Mon Victor, tu as raison quant à un journal littéraire. Je suis prêt à y être ce que j’étais à l’Événement. Mais je crois que les premiers essais vont se faire

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. M. Frutel, jeune écrivain, demandait à Victor Hugo de l’appuyer près d’un éditeur qui publierait son premier livre, ou, tout au moins, de lui procurer un emploi. Au revers de la lettre de M. Frutel, Victor Hugo a écrit à Lacroix, et au haut de la lettre il adresse ces quelques mots à M. Frutel :
    Je ne puis mieux plaider votre cause, Monsieur, qu’en transmettant votre lettre contresignée par moi à M. Lacroix. Portez-la lui vous-même.
    Recevez tous mes vœux de succès.
    V. H.
  4. Bibliothèque Nationale.
  5. Suit le détail des comptes.