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À M. Antony de Menou[1].


Hauteville-House, 10 mai [1865].

De vos trois lettres, monsieur, une seule m’est parvenue, la dernière. Je m’empresse de vous répondre.

Je ne connais rien de vous, que votre malheur, qui est grand, et votre courage, qui est plus grand encore. Je vous estime de savoir si bien souffrir.

J’espère que vous vous trompez sur votre situation. Il est impossible qu’elle soit désespérée. Une telle ardeur au travail indique une vitalité profonde. Vous verrez certainement cet avenir auquel vous vous intéressez si généreusement.

Tous ces travaux dont vous me parlez viennent d’une idée excellente et élevée. Il est beau à qui souffre tant de vouloir être utile aux autres.

Vous méritez le succès ; vous l’aurez.

Et vous vivrez. Courage.

Victor Hugo[2].


À Auguste Vacquerie[3].


H.-H. 11 mai [1865].

Voici, cher Auguste, ma réponse à la lettre que m’a écrite le Gonfalonier de Florence[4]. Je ne songerais pas à la publier dans les journaux de France si je ne craignais qu’elle n’y paraisse traduite de l’italien comme ma lettre sur Beccaria. Si vous croyez cela possible, voulez-vous être assez bon pour remettre une de ces deux copies à La Presse et l’autre au Siècle. J’y joins un petit en-tête bien fait par Kesler ; peut-être faudrait-il ne pas le répéter littéralement dans les deux journaux. Jugez-en.

Mme  Poujade me demande de travailler à la Parisienne. Lisez ma réponse. Si vous la trouvez bien, voudrez-vous la mettre sous enveloppe et l’envoyer. Tout va bien ici. Henry est rétabli. Je passe un peu pour avoir fait un miracle. Ce miracle, il paraît que St Magloire l’avait déjà fait, absolument

  1. Inédite.
  2. Réponse à la souscription demandée pour l’édition d’un livre : L’œuvre privilégiée d’un mourant. Antony de Menou mourut en 1865. Collection de M. Pauley.
  3. Inédite.
  4. Lettre et réponse sont publiées dans Actes et Paroles. Pendant l’exil. La lettre du Gonfalonier de Florence est reproduite dans l’historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.