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du Paris bâté où il a le regret d’être rentré. Victor et lui sont aux anges d’être ensemble, c’est la plus charmante fraternité qui soit, et je me sens doucement consolé en les regardant, si bons frères et si bons amis, unis par le sang et par la pensée, c’est bien doux. Que n’es-tu là ? Que n’est-elle là, elle aussi ! C’est incomplet et douloureux.

Je t’envoie ton mois du 15 7bre au 15 octobre. Vers la mi-octobre nous serons de retour à Guernesey, et tu pourras nous rejoindre tout de suite. Chère bien-aimée, ne sois pas triste. Tu as tant de cœurs qui t’aiment. Tu es grande par le cœur et par l’esprit. Je pense à toi avec une inexprimable douceur. Je t’envoie les tendresses, les baisers et les respects de tous.

V.

Écris-moi poste restante à Cologne à l’adresse François Hugo.

Paul Meurice te remettra les 400 francs. Voici un mot que tu lui porteras ou lui enverras[1].


À Paul Meurice[2].


Lichtenthal, 11 7bre [1864].

J’imagine que ma petite réserve n’est pas assez épuisée pour que je ne puisse vous prier de remettre pour moi à ma femme 400 francs. Cher doux ami, je suis à Lichtenthal, à l’Ours (excusez son papier), caché dans une belle nature qui me fait penser à vos belles œuvres. Vous travaillez en ce moment, et moi je flâne, vous vous préparez à triompher, et je me prépare à applaudir. Je pense que vous êtes heureux, et je m’attriste moins que vous soyez absent. Ce voyage d’il y a deux ans dans les Ardennes est un charmant souvenir. Vous en étiez. Pars magna. Quand vous reverrai-je ?

Je me réponds : à son prochain drame.

C’est que vous lire c’est vous voir. Ce que vous écrivez vous reflète. On vous aime livre. Telle de vos pensées est un serrement de main.

À bientôt donc. Faites de ma part une déclaration de tendresse aux choses, aux êtres et aux âmes que vous aimez. Lo que quieras, le quiero.

V. H.[3]
  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. Bibliothèque Nationale.