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force, la renommée, l’autorité, la puissance, trente-cinq ans d’éloquence et de succès, que de choses vous avez contre vous !

C’est égal, les académies elles-mêmes ont des moments lucides, et j’espère votre élection.

Sur ce, mon vaillant et glorieux confrère, je vous embrasse.

Victor Hugo.

P. S. — D’influence, hélas, je ne m’en crois plus. À l’Académie, un mort est immortel, mais un absent est mort. Pourtant, j’avais un voisin que j’entraînais parfois jusqu’à voter pour Dumas, Balzac et Musset, c’est Pongerville. Envoyez-lui ce mot (à moins qu’il ne soit devenu bonapartiste).

Tuus.
V.[1]


À Lamartine[2].


Hauteville-House, 19 avril 1863.
Mon cher Lamartine,

Je reçois et je lis aujourd’hui seulement 19 avril votre travail sur Les Misérables[3].

J’aurais beaucoup de choses à vous répondre. Mais il faut être Michel-Ange pour avoir le droit de répondre à Raphaël.

Je me borne à ceci qui a toujours tout résumé et tout terminé entre vous et moi, un serrement de main.

Victor Hugo[4].


À Albert Lacroix.


H.-H., 2 mai [1863].

Cher monsieur Lacroix, la difficulté pour moi, ce serait de mener de front un très grand livre à écrire et le tracas des publications, épreuves à cor-

  1. Clément-Janin. Victor Hugo en exil.
  2. Inédite.
  3. Voir page 164 le résumé des cinq Entretiens du Cours familier de littérature. Seule l’Idylle de la rue Plumet trouva grâce devant Lamartine.
  4. Communiquée par Mlle Mariotte.