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Socrate, et en Dieu plus qu’à moi-même. Lisez, si vous continuez cette lecture, la chose intitulée Parenthèse. J’explique bien vite ce mot : en Dieu plus qu’en moi-même ; c’est-à-dire que je suis plus sûr de l’existence de Dieu que de la mienne propre.

Et vous, vous allez donc être heureuse, par-dessus le marché ! Vous mariez votre fils qui a en lui un rayon de vous. Ayez le succès à Paris, et le bonheur à Nohant. Vivez dans une gloire, c’est bien. Je baise vos mains, madame, et je vous remercie de vos adorables lettres. Je m’aperçois que je vous aime. Heureusement que je suis vieux.

Victor Hugo[1].


À Auguste Vacquerie[2].


H.-H., 23 mai [1862].

Cher Auguste, est-ce que vous voudrez bien transmettre ces trois lettres. Je vous remercie, je reçois aujourd’hui par vous L’Indépendance de la Charente. Les journaux anglais annoncent que le succès grandit. Cependant les journaux français me semblent bien silencieux. Le Siècle n’a donc rien publié ? Le lancement belge, comme dit Lacroix, a été complètement manqué ; L’Indépendance n’a pas eu même un extrait, et n’a pas soufflé mot. Quoi, même Paul Foucher ? Je deviens donc obscène ? Sérieusement, il y a eu complète négligence de l’annonce de la mise en vente à Bruxelles. Dites-en un mot de ma part à M. Lacroix, s’il est encore à Paris. J’écris dans ce sens à Bruxelles. Pour ce qui est de Paris, il me semble que les journaux amis se taisent pendant que les journaux ennemis attaquent. D’où cela vient-il ? Y a-t-il ordre de quelque part ? Vous savez qu’on peut aller aussi vite qu’on voudra. Bruxelles a tout le manuscrit. Donnez-moi quelques détails sur ce qui se passe à Paris. Y a-t-il un dessous de cartes ?

M. Lacroix a dû vous parler d’une grosse question. Quelques passages dans ce qui va venir semblent dangereux (j’ai peur que M. Lacroix n’ait fait quelque communication imprudente). On me demande des suppressions (seulement pour l’édition en France). Vous verrez, vous consulterez MM. Claye et Pagnerre, intéressés, je ferai ce que, vous et Meurice, vous

  1. Archives de Madame Lauth-Sand.
  2. Inédite.