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tion Bentley pourrait être faite ici sous mes yeux par M. Talbot, rédacteur du Star ; grand avantage.

Pour la division en quatre parties, dont le désir m’a été exprimé par vous, il y a plus d’une difficulté. Nous en causerons ici. Le rapprochement des époques de publication me paraît également difficile. Il rapprocherait les époques de paiement. Y avez-vous songé ? La troisième partie, vous le savez, ne doit être livrée qu’après le deuxième paiement. Il y aurait lieu, je crois, à une annexe au traité. Je pense que, venant ici, vous auriez pouvoir pour cela. Vous vous rappelez que nous avons oublié d’inscrire dans le traité le règlement des difficultés par arbitres dont nous étions convenus. Il est toujours bon de terminer les petits malentendus qu’on peut avoir en famille et entre soi. L’arbitrage est excellent pour cela.

Quant aux journaux, n’oubliez pas que la liberté de la presse serait la condition sine qua non. En ce cas-là, la proposition de 500 000 francs reviendrait, j’ai lieu de le croire[1]. Dans l’état actuel, il n’y a rien à faire. Songez à de certaines éventualités. Relisez notre lettre privée. Je n’ai pas besoin de m’expliquer davantage.

Je suis, monsieur, vivement sensible à vos excellentes paroles ; vous n’êtes pas seulement un éditeur intelligent et net ; vous êtes un écrivain distingué et un penseur. Vos travaux si remarquables nous font confrères. Aussi est-ce toute ma cordialité que je vous envoie. Recevez-la, avec l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Victor Hugo.

Vous trouverez ci-joint le billet que vous désirez pour M. Renduel.

Seriez-vous assez bon pour faire remettre le plus tôt possible à madame Victor Hugo la lettre ci-incluse[2].


À Paul Meurice[3].


Hauteville-House. — 5 décembre [1861].

M. Lacroix vous porte ce mot. Je lui ai dit ce que vous êtes pour moi, un alter qui vaut mieux que l’ego. Je ne crois pas du tout que vous ayez le

  1. Lacroix aurait désiré publier Les Misérables d’abord en feuilleton et des offres lui avaient déjà été faites ; mais Victor Hugo était très réticent, trouvait fâcheuse la publication dans les journaux et craignait, du gouvernement, une interdiction qui eût compromis la publication en librairie.
  2. Correspondance relative aux Misérables. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite.