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Dites à madame et à Mlle Rivière que M. Rivière les embrasse bien, et compte les revoir bientôt.

Votre ami
Albert Durand[1].
Lundi 8 [décembre 1851].


À Madame Rivière (Madame Victor Hugo).


Bruxelles, 12 décembre [1851], 7 heures du matin.

Chère amie, un mot à la hâte. Je suis ici. Ce n’est pas sans peine. Écris-moi à cette adresse : M. Lanvin, Bruxelles, poste restante. Si tu as des lettres pour moi, garde-les toutes, et ne les remets à personne. Je te ferai savoir comment tu pourras me les envoyer plus tard.

J’espère que tu revois nos chers enfants. Envoie-moi des nouvelles détaillées. Aie bien soin de tous mes papiers. Que s’est-il passé à la maison ?

On te remettra mes clefs. Tu trouveras les titres de rente dans un porte-feuille sur le carton rouge qui est dans mon armoire de laque (celle de ton père). Aies-en grand soin.

Recueille et garde précieusement tout ce qui est dans le coffret qui est à côté de mon lit. Ce sont des journaux, exemplaires uniques. Dans le coffret recouvert de tapisserie près de ma table, il y a des choses précieuses. Je te les recommande.

Ce que je te recommande surtout, c’est d’avoir bon courage. Je sais que tu as l’âme grande et forte. Dis à mes enfants bien-aimés que mon cœur est avec eux. Dis à ma petite Adèle que je ne veux pas qu’elle pâlisse, ni qu’elle maigrisse. Qu’elle se calme. L’avenir est aux bons !

Mes effusions à nos amis, à Auguste, à Meurice[2], à sa charmante femme.

Je ferme tout de suite cette lettre pour qu’elle te parvienne aujourd’hui même[3].

  1. Bibliothèque Nationale.
  2. Auguste Vacquerie et Paul Meurice étaient alors, avec Charles et François-Victor, détenus à la Conciergerie.
  3. Bibliothèque Nationale.