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âme, flamme, rayon. Être de la famille de l’empereur, voilà grand’chose, quand on est de la parenté du soleil.

Je suis à vos pieds, madame.

V. H.[1]


À Nefftzer[2].


Hauteville-House, 24 9bre [1859].

Merci, cher et vaillant penseur. P. Meurice m’envoie ce que vous avez écrit sur La Légende des Siècles dans la Revue Germanique[3]. J’ai lu cette noble et charmante page avec une profonde émotion. Chaque ligne m’a donné la sensation de votre main serrée.

Moi sur mon rocher, vous sur votre brèche, nous faisons la même œuvre. Nous luttons pour le droit, pour le progrès, pour l’humanité. Vous faites chaque jour dans le journalisme militant des actions d’éclat, et c’est un bonheur pour moi de vous dire, à travers la brume et l’orage de ma solitude, à quel point je suis vôtre ex intimâ mente.

Victor Hugo[4].


À Paul Meurice.


H. H. [4 décembre 1859].

Lisez ceci[5], et vous comprendrez tout de suite.

Il faudrait que cela fût publié, et vite, cela paraîtra dans les journaux anglais et belges, et américains. Il importerait que les journaux français publiassent aussi. Il me semble qu’ils peuvent l’oser. Cela ne touche pas l’empire. Qu’ils ôtent quelques lignes, s’ils veulent. Cher et grand cœur que vous êtes, prenez la chose avec toute votre flamme. Voici des exem-

  1. Collationnée sur le fac-simile donné dans la Nouvelle Revue Internationale, 1898.
  2. Inédite.
  3. Novembre 1859.
  4. Communiquée par la fille de Nefftzer.
  5. John Brown fut le chef de l’insurrection du 16 octobre 1859 aux États-Unis ; il réclamait l’abolition de l’esclavage. L’insurrection échoua. John Brown fut condamné à mort le 1er novembre ; un sursis fut demandé et un faux bruit le dit accordé. Victor Hugo écrivit en hâte une lettre : Aux États Unis d’Amérique reproduite dans les journaux puis insérée plus tard dans Actes et Paroles. Pendant l’exil.