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M. Erdan a choisi pour avocat M. Crémieux[1]. Mon fils désire être défendu par moi et je désire le défendre. Aux termes de l’art. 295 du code d’instruction criminelle, j’ai l’honneur de vous en demander l’autorisation.

Recevez, monsieur le Président, l’assurance de ma considération distinguée.

Victor Hugo[2].
5 juin 1851.


À Auguste Vacquerie[3].


Je commence par vous serrer la main, en attendant ce soir, pour votre beau et ardent article d’hier soir[4].

Soyez assez bon pour dire aujourd’hui que j’ai dédaigné de répondre à Falloux, vous en trouverez et vous en direz les raisons mieux que moi. Je vous demande ces deux lignes.

Et puis, il serait bon de dire en outre que j’ai rendu au débat sa signification, que le profond mouvement de l’Assemblée aujourd’hui l’a prouvé. J’ai mis le vrai et le faux aux prises.

En outre, quel spectacle instructif tout à l’heure ! Tumulte du côté de l’ordre. Calme profond du côté du désordre.

L’indigne violation du règlement dans ma personne (à propos de Ney. Refus de parole) et ma protestation en un mot. Je ne vous recommande pas tout cela. Vous savez tout et vous dites tout[5].

17 juillet 1851.
  1. Crémieux, célèbre avocat. Député depuis 1842, il fut nommé en 1848 membre du gouvernement provisoire et ministre de la Justice. Il fut emprisonné après le coup d’État. Libéré, il reprit sa profession d’avocat. Élu député en 1869, il siégea à l’extrême gauche. À la chute de l’empire, il reprit le portefeuille de la Justice. En 1871, il fut élu député d’Alger, au désistement de Victor Hugo, puis sénateur en 1875. Très lié avec Victor Hugo, il le défendit dans plusieurs procès et fut pour lui un ami plus qu’un avocat.
  2. Actes et Paroles. Avant l’Exil. — Voici la réponse reliée dans le manuscrit Actes et Paroles. Documents :
    Palais de Justice, 7 juin 1851.
    « En réponse à la demande que vous m’avez adressée, je vous préviens que je vous accorde la permission de défendre votre fils.
    Le président de la cour d’assises,
    Partarrieu-Lafosse. »
  3. Inédite.
  4. Sur la séance du 17 juillet 1851. Discours de Victor Hugo sur la révision de la Constitution.
  5. Actes et Paroles. Avant l’exil. Bibliothèque Nationale.