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À Herzen[1].


Hauteville-House, 13 août 1858.

Votre écrit, mon vaillant et cher concitoyen, est substantiel comme l’idée et fort comme la conviction[2]. Je vous appelle concitoyen, car vous et moi, nous n’avons qu’une patrie, l’avenir, qu’une cité, l’unité humaine. Vous venez de jeter sur la situation un grand coup d’œil ; je suis d’accord avec vous sur presque tous les points, et c’est du fond du cœur et en vous criant courage ! que je vous envoie mon fraternel serrement de main.

Victor Hugo[3].


À Leconte de Lisle.


[Août 1858.]

... L’épidémie « régnante » aujourd’hui est une maladie dite l’autorité ; je n’aime, moi, que la liberté, de là ma solitude. Dans cette solitude, quand l’âme d’un poëte vient à moi, je suis heureux, et quand le poëte, c’est vous, je suis fier. Vos poèmes sont au nombre des plus beaux de notre temps. Vous sentez et vous pensez ; vous avez l’instinct qui vient du cœur et le souffle qui vient de Dieu. Votre critique est aussi haute que votre poésie, l’une traduit l’autre[4].


À Charras[5].


Hauteville-House, 10 7bre [1858].

J’ai enfin votre beau livre et je le lis[6] ! Cher compagnon d’exil, je ne vous raconterai pas comment il se fait qu’il n’est parvenu dans ma solitude, malgré mes efforts et les efforts de Parfait, que le 14 juillet dernier ; cette Odyssée

  1. Inédite.
  2. La France et l’Angleterre, Œuvres de Herzen, tome IX.
  3. Communiquée par l’Institut d’Histoire sociale, Amsterdam.
  4. Extrait donné dans le Catalogue de la bibliothèque Louis Barthou, 2e partie.
  5. Inédite.
  6. Histoire de la campagne de 1815 : Waterloo.