dans les ténèbres, vous êtes dans le soleil. Je suis dans la brume de l’océan, vous êtes dans le rayonnement de la méditerranée. Eh bien ! tout cela n’est rien. Vous écrivez une page, elle m’arrive ; vous dites un mot, je l’écoute. Vous pressez votre plume dans vos doigts en écrivant mon nom, et ma main sent cette pression de votre main. Il y a dans ce siècle, au milieu de lâches et de petits, quelques hommes grands et bons, vous êtes l’un d’eux. Je vous envoie ce que j’ai de meilleur dans le cœur.
Trouvez ici pour vous toutes les affections de la famille, femme et enfants[1].
Vous êtes de ces hauts sommets que tous les coups frappent, mais qu’aucun n’abat[2].
Mon cœur est profondément avec vous.
Daniella est un grand et beau livre, laissez-moi vous le dire. Je ne vous parle pas du côté politique de l’ouvrage, car les seules choses que je pourrais écrire à propos de l’Italie seraient impossibles à lire en France et empêcheraient probablement ma lettre de vous parvenir. Je vous parle, à vous artiste, de l’œuvre d’art ; quant aux grandes aspirations de liberté et de progrès, elles font invinciblement partie de votre nature, et une poésie comme la vôtre souffle toujours du côté de l’avenir. La révolution, c’est de la lumière, et qu’êtes-vous, sinon un flambeau ?