Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome II.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
À Noël Parfait.


8 juillet [1855]. Marine-Terrace.

Vous ici ! et Dumas ! quel bonheur c’eût été ! Quelle fête sur le rocher ! Quels vastes éclats de rire au nez d’Ogre-le-Petit ! J’espère bien que ce projet n’est pas tombé dans toute cette eau qui nous sépare, et qu’un de ces matins d’été ou d’automne, en voyant Parfait débarquer, nous crierons : Noël ! — Poussez Dumas à la chose, n’est-ce pas ? Quelle est donc cette brouille avec sa fille ?

Voici les deux feuilles corrigées. À propos, cela coûte 2 fr. 60 de port. On me dit qu’en les envoyant sous bande, cela ne coûterait qu’un timbre-poste de journal. Informez-vous, je vais m’informer. J’affranchirais les miennes, vous affranchiriez les vôtres, et nous donnerions des sous au lieu de donner des francs. Je ferais bien volontiers cette économie sordide sur Victoria et Léopold.

J’ai fait droit à votre très juste observation sur chants et champs. Du reste, ces épreuves m’ont charmé ; j’ai senti qu’un ami y avait passé. C’était mieux que corrigé, c’était comme paré. Et votre bonne et charmante lettre nous a tous ravis. Je recommande à votre attention fraternelle les pages 18, 26, 27, 28, 31, 39, 49 (les deux vers transposés) 52, 61, 67, 72 entre autres, et tout particulièrement 45, 46, la pièce à madame de Girardin qui, avec quelques mots et quelques vers changés, se trouve comme faite pour sa mort. (Noble femme, et que je regrette profondément). N’hésitez pas à me renvoyer la correction sur laquelle vous auriez quelque hésitation. Ne tirez jamais qu’à coup sûr, comme les russes à Sébastopol.

Je suis encore forcé d’ajourner au prochain numéro ma réponse promise à notre ami. Montrez-lui la lettre ci-incluse de Pascal Duprat[1] et ma réponse que je vous envoie ; il faut que H.[2] la lise, afin de faire, le cas échéant, la même réponse que moi, réponse du reste commandée par la lettre et l’esprit de nos traités. Quand notre ami aura lu la lettre à Pascal Duprat, (le plus tôt possible) je vous serai obligé d’y mettre un cachet noir et de la faire parvenir à son adresse.

Je vous avais envoyé seize pièces du livre II, ayant intercalé au n° 8 la pièce : tu peux comme il te plaît me faire jeune ou vieux, le n° 16 est devenu le 19 (Ils marchaient tous les deux sous les arbres et immédiatement après vient le n° 18 :

  1. Pascal Duprat, directeur de la Revue indépendante, fut exilé au coup d’État et se retira à Bruxelles. Il demandait, pour sa Revue, communication, avant la publication, des Contemplations ; Victor Hugo refusa.
  2. Hetzel.