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jours à l’Assemblée sur la peine de mort et la liberté de la presse. À propos, je me chamaille horriblement avec le conseil de guerre. Ton pauvre oncle[1] en est tout pâle.

Je t’embrasse tendrement. À bientôt chère amie.

V.

Va prier pour moi près de mon pauvre doux ange[2].


À Monsieur Hyacinthe Vinson[3].


Votre lettre du 15 8bre, monsieur, s’est égarée dans mon déménagement et n’est mise sous mes yeux qu’aujourd’hui. Je tiens à ce que vous le sachiez, car, sans avoir l’honneur de vous connaître, j’eusse été charmé de pouvoir vous être utile ou agréable ; du reste je n’ai aucune influence sur les hommes du pouvoir actuel et je n’ai particulièrement point l’honneur de connaître le représentant que vous me désignez.

Recevez, monsieur, l’assurance de mes sentiments distingués.

Victor Hugo[4].
9bre [1848].


À Paul Lacroix[5].


Dimanche, 10 Xbre.

Vous avez raison de compter sur ma bonne vieille amitié. Vous savez comme elle est à vous et depuis longtemps. Mais, par grâce, ne voyez pas en moi un ministre, je veux rester l’ami indépendant des lettres et des lettrés. Je veux l’influence et non le pouvoir, l’influence honnête, probe, éclairée et rien de plus, rien pour moi surtout. Et toute mon ambition, quand à vous tous vous aurez sauvé la civilisation et le pays, ce sera de retourner à ma charrue, c’est-à-dire à ma plume.

Vous savez que je serai bien heureux de vous voir et de vous serrer la main.

Victor H[6].
  1. Asseline, greffier au 2e conseil de guerre.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite. — Hyacinthe Vinson, auteur de plusieurs recueils de vers et d’une traduction de l’Enfer de Dante ; il publia, en 1885, un index des poésies de Victor Hugo.
  4. Communiquée par M. Paul Vinson.
  5. Publiée en partie dans Actes et Paroles, Avant l’exil. Historique. Édition de l’Imprimerie Nationale.
  6. Bibliothèque de l’Arsenal.