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CORRESPONDANCE. — 1843.

Excuse-moi près de mesdames Collin de n’être pas allé les voir la dernière fois, et offre-leur tous mes respects. Et puis, chère enfant, toutes ces commissions faites, prie ta mère de t’embrasser pour moi ; elle seule peut le faire aussi tendrement.

Ton petit père,
V.[1]
Ce mercredi, 7 septembre [1842].


À Léopoldine.


Ce vendredi [Fin septembre 1842].

Merci, ma fille chérie, de ta bonne petite lettre. Hélas ! je ne puis venir, je suis dans mon deuxième acte[2] jusqu’aux genoux, jusqu’au cou, jusqu’aux yeux, jusque par-dessus la tête. Embrasse ta bonne mère pour moi, et puis voici trois gribouillis. Tirez-les au sort entre vous quatre. Quand je viendrai, je donnerai un baiser à celui ou à celle qui n’aura rien eu.

Ton petit papa,


1843.


À Auguste Vacquerie[3].


13 mai [1843].

Merci, cher poëte. Votre bonne et charmante lettre m’a vivement ému. Croyez que je suis bien à vous. Je reverrai Mlle George. Il faut qu’elle joue ce magnifique rôle[4]. Elle m’a paru le comprendre l’autre jour. Toute votre œuvre est pleine de choses profondes et vraies qui ont saisi cette femme, et qui, je l’espère, saisiront le public. Mêlons toujours l’humanité à notre poésie. C’est le grand secret. Vous l’avez.

Je vous remercie de m’avoir le premier rassuré sur toute ma chère colonie embarquée l’autre jour. J’avais le cœur bien gros. Je cache, mais j’éprouve. Personne ne le sait, que Dieu et moi.

Voici les vers que j’ai promis à madame Lefèvre pour son pauvre petit[5]. Mettez-les à ses pieds. Mais mettez sur la tombe les vers si pathétiques et si déchirants que vous avez faits. Ceux-ci ne sont rien près des vôtres.

  1. Archives de la famille de Victor Hugo.
  2. Le deuxième acte des Burgraves a été fini le 1er octobre 1842.
  3. Inédite.
  4. Le rôle de Proserpine.
  5. Vers écrits pour faire graver sur la tombe d’un enfant que venait de perdre Mme Lefèvre. Ils sont datés dans le manuscrit 11 mai 1843 et ont paru dans les Contemplations sous le titre : Épitaphe.