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Avant de clore cette lettre, j’ai voulu relire pour la quatrième fois votre article, et mon impression m’est restée. Victor Hugo est comblé, Victor Hugo vous remercie, mais Victor, votre ancien Victor, est affligé.

Je vous serre bien la main.

V.[1]


À Sainte-Beuve.


7 février [1834].

Je voudrais vous avoir là pour vous prendre la main. Votre lettre est bonne[2]. Je vous remercie, mon ami. J’ai à peine le temps de vous écrire quatre lignes, mais je ne veux pourtant pas laisser ce jour finir sans vous dire que vous allez me faire passer une bonne nuit.

V.[3]


À Sainte-Beuve.


Mardi soir, 1er avril [1834].

Il y a tant de haines et tant de lâches persécutions à partager aujourd’hui avec moi, que je comprends fort bien que les amitiés, même les plus éprouvées, renoncent et se délient. Adieu donc, mon ami. Enterrons chacun de notre côté, en silence, ce qui était déjà mort en vous et ce que votre lettre tue en moi[4]. Adieu.

V.[5]


À Sainte-Beuve,


2 avril [1834].

Entre hommes comme nous, mon cher Sainte-Beuve, quand l’amitié cesse, l’estime doit rester. J’ai besoin de vous entretenir d’une démarche que j’ai faite aujourd’hui près du sieur Buloz et dont Boulanger était le principal objet ; ce qui m’a déterminé à vous demander un quart d’heure de conversation à ce sujet, c’est une lettre inouïe que je reçois ce soir du sieur Buloz,

  1. Archives Spoelberch de Lovenjoul.
  2. Dans cette lettre (6 février) Sainte-Beuve, tout en détendant son « attitude sévère et judicatrice... qui s’adresse à beaucoup d’autres : Lerminier, Michelet lui-même, etc.», proteste de son amitié « à qui j’ai dû tant de bonheur, à qui j’en devrai tant encore... ». Gustave Simon. Lettres de Sainte-Beuve à Victor Hugo et à Mme  Victor Hugo, Revue de Paris, 15 janvier 1905.
  3. Archives Spoelberch de Lovenjoul.
  4. Cette lettre n’a pas été retrouvée.
  5. Archives Spoelberch de Lovenjoul.