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Nos bons parents recevront sans doute avec bien de la joie ce nouveau venu qui vient remplacer le petit ange que nous avons si douloureusement perdu il y a trois ans. Votre bonheur ajoute au nôtre.

Je ne t’en écris pas davantage aujourd’hui, cher papa ; embrasse pour nous ta femme ; fais part de la naissance de ton petit-fils à tous nos amis de Blois : MM. Brousse, de Féraudy, de Béthune, Driollet, etc., Me Brousse, etc. ; ma femme prie la tienne de dire à la jeune dame les choses les plus affectueuses en son nom. Abel et Mélanie, femme de Victor Foucher, seront les parrains du nouveau-né, dont nous ignorons encore le nom. Il a déjà fort bien tété.

Ton fils tendre et respectueux,

Victor.

Est-ce que vous n’arriverez pas bientôt à Paris ? Nous vous attendrions pour le baptême ; ce serait double fête[1].


À Monsieur V. P.[2]
l’un des rédacteurs du Feuilleton des Affiches d’Angers,
au bureau de ces affiches, chez M. Pavie, imprimeur du Roi, à Angers.


13 décembre 1826.

C’est à vous sans doute, monsieur, que je dois l’envoi d’un numéro du Feuilleton d’Angers (2 décembre) où il est parlé du recueil d’Odes et de Ballades que je viens de publier. Du moins, c’est à vous, monsieur, que je dois ce bienveillant article, et je me fais un devoir et une joie de vous en remercier.

Ce n’est point parce que vous me louez que je vous remercie. Je ferais peu de cas, permettez-moi de vous le dire, d’un éloge qui ne serait qu’un éloge. Ce dont je suis reconnaissant dans votre article, c’est du talent qui s’y trouve ; ce qui me plaît, ce qui me charme, ce qui m’enchante, c’est d’avoir trouvé dans si peu de lignes la révélation complète d’une âme noble, d’une intelligence forte et d’un esprit élevé.

  1. Bibliothèque municipale de Blois.
  2. Victor Pavie, poète, vit pour la première fois Victor Hugo le 7 juillet 1827 ; il se lia avec les principaux membres du Cénacle. En 1831, il se fit recevoir avocat, mais quitta bientôt le barreau pour se consacrer à l’imprimerie fondée par son père. Il échangea avec Victor Hugo une correspondance très amicale dont on trouve encore trace en 1868. Victor Pavie a publié plusieurs volumes de vers.