Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome I.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Vendredi (23 mars).

Un mot de toi, Adèle, a encore changé toutes mes résolutions[1]. Oublie ma dernière lettre, comme j’oublie ce que la tienne contenait de douloureux pour moi. N’est-il pas vrai que tu ne me condamnes pas à ne plus te revoir ? Oui, je te reverrai puisque tu veux bien, mon Adèle bien-aimée, consentir à m’écrire encore.

J’espère même trouver quelque moyen de concilier ce que tu dois à ton mari et ce que tu dois aux bienséances que tu te fais.

Je t’écrirai plus long là-dessus, la prochaine fois. Pour le moment je n’ai que le temps de t’écrire quelques mots où je cherche en vain à t’exprimer ma reconnaissance et mon bonheur.

Adieu, mon Adèle adorée. Écris-moi et aime-moi un peu.

Je t’embrasse.

  1. Nous n’avons pas ce mot qui a dû être envoyé poste restante, à l’adresse indiquée dans le billet du 21 mars.