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qu’à ta femme, notre tendre reconnaissance de toutes tes bontés. Le charmant tableau que nous avons reçu hier si à propos m’a touché plus encore qu’Adèle, s’il est possible, parce que les témoignages de tendresse que vous donnez à ma femme me sont encore plus précieux que ceux qui me concernent. Il est impossible de te dire quelle admiration ce beau travail excite dans la maison.

J’ai lu tes Mémoires, j’aurais voulu les relire, mais Abel ne nous en a encore donné qu’un exemplaire et tout le monde me l’arrache. Ils sont d’un intérêt bien profond pour tes fils, et je ne doute pas qu’il ne soit partagé par tous les lecteurs. Ils paraissent produire ici une vive sensation. La Foudre et la Muse en ont parlé[1], entre autres journaux, et je compte, quand le tome III aura paru, en parler, moi, dans l’Oriflamme[2]. Ce serait un beau moment que celui de l’ivresse générale, pour te faire obtenir le grade de lieutenant général et une haute mission diplomatique. Je te rendrai un compte fidèle de ma conversation avec M. de Ch...

Je viens de vendre 2 000 fr. pour deux ans à Ladvocat un nouveau vol. d’Odes où tu trouveras la tienne[3]. Le marché est bon, mais il ne m’a rien donné comptant. — Quant à la pension que tu veux bien nous faire, cher et excellent papa, nous désirons que tu suives, pour nous la payer, tes aises avant tout[4]. Je vais répondre aux aimables lettres de M. de Féraudy, dis-lui, je te prie, que je vais me hâter de remplir ses intentions. — Adolphe et moi avons déjà écrit à notre Eugène. — Adieu, bien cher papa, embrasse pour nous ta femme et crois à tout mon tendre respect.

Victor[5].


1824.


Au général Hugo.


Mon cher papa,

Remercie, de grâce, M. de Féraudy de sa trop aimable lettre qui nous a apporté un mot de toi. Dès que j’aurai quelques détails des opérations de l’Académie, je m’empresserai de lui en faire part, et je désire bien vivement qu’ils soient conformes à ses justes espérances.

  1. La Foudre, 30 novembre 1813. — La Muse Française, décembre 1823, article de Guiraud.
  2. Nous n’avons pas trouvé cet article dans L’Oriflamme.
  3. À mon père, la Muse Française, septembre 1823, puis les Nouvelles Odes, 1824.
  4. « ... Je vous dois votre mois, mandez-moi si vous le voulez de suite ou si vous voulez en accumuler deux. » Le général Hugo à Adèle, 6 décembre 1825. — Louis Barthou. Le Général Hugo.
  5. Collection Louis Barthou.