Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Choses vues, tome II.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— On dit Miot et Greppo pris en flagrant délit dans le conciliabule du comité de résistance. — Eh non, ils étaient à leur banc il n’y a qu’une minute. — À propos, avez-vous entendu cette canaille de Mouchy tout à l’heure ? Il a appelé Dupont M. de Bussac[1]. Sont-ils insolents, ces grands seigneurs !




CE QU’ON ENTEND SUR L’AUTRE MONTAGNE. — (À DROITE.)


— M. Lebœuf, avez-vous lu la Presse aujourd’hui ? — Ce brigand de Girardin ! — La France ne sera tranquille que lorsqu’il n’y aura plus de journaux. — Pas un seul ! — Excepté le Moniteur. — Et encore à la condition qu’il ne mettra que les actes officiels. — À l’ordre ! À l’ordre ! — À l’ordre ! Hein, qu’est-ce qu’on a dit ? — Je ne sais pas. — Gueulent-ils, à gauche ? — Le petit Thiers n’est pas là ? — Non. — Il n’est pas exact, le petit. — Qui est-ce donc qui vote pour lui ? — C’est Janvier. — Tiens ! cette canaille de Lamartine n’y est pas. — Non, mais cette canaille d’Hugo y est. — Kerdrel, je donnerais tous les poëtes pour deux sous. — Et tous les avocats pour deux liards. — Dupin est donc parti pour son congé ? — Il sent venir la révision. Il flaire les coups d’état. Quand la maison branle, les rats s’en vont. — À l’ordre ! À l’ordre ! — Hein, qu’est-ce qu’on a dit ? — Je ne sais pas.

  1. Dupont [de Bussac]. (Note de Victor Hugo.)