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1851.


SITUATION.


Février 1851.

Huit jours après le message de janvier, la demande en dotation[1].

On avait vu quelquefois une main qui mendie. Mais ce qu’on n’avait jamais vu, c’est que la main qui a donné le soufflet fût la même qui demande le sou.




LES BOURDONNEMENTS DE L’ASSEMBLÉE.


Mai.


CE QU’ON ENTEND SUR LA MONTAGNE.


— Tiens ! c’est ce cafard qui préside aujourd’hui ? — C’est le général Bedeau ! — Général, non. Bedeau, oui. — Dis donc, Noël Parfait ! — Quoi ? — Dombidau est-il à son banc ? — Non, Groseille[2] n’est pas là. — À propos, Lagrange se bat-il ? — Oui. — Cette idée ! il nous a réunis tout à l’heure quatrevingts dans l’ancienne salle pour nous demander s’il devait se battre. Il croit que l’Élysée veut le faire tuer. Du reste, il est furieux. Il se battra à cinq pas. — C’est lui qui a raison. — Non, c’est le colonel Laborde. — Non, c’est Pierre Bonaparte. — Ah ! bah ! tous ces princes-là ! — Jules Favre ! — Eh bien ! — Es-tu du banquet de demain, pour le 4 mai, à la barrière des Martyrs ? — Non. On ne m’a pas averti, et puis je ne connais pas ça. — Y va-t-on ? — Michel[3] n’en a pas grande envie.

  1. Par le message de janvier 1851, le Président de la République annonçait, en termes assez vifs, la constitution d’un nouveau ministère formé contre toutes les règles parlementaires. L’Assemblée se vengea en refusant de renouveler le supplément de dotation voté en 1850. (Note de l’éditeur.)
  2. M. Dombidau de Crouseilhes, autrefois le baron de Crouseilhes, pair de France, conseiller à la Cour de cassation, aujourd’hui ministre de l’instruction publique. (Note de Victor Hugo.)
  3. Michel [de Bourges]. (Note de Victor Hugo.)