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NOTES COMPLÉMENTAIRES.


I


Les Carnets, de 1870 à 1876, sont divisés par fascicules, petits cahiers de papier à lettre plié en deux et que Victor Hugo pouvait aisément mettre dans sa poche. Dans les fascicules des années 1870-1871, avant les pages constituant le journal même dont nous venons de publier des extraits, nous avons trouvé une quantité de feuillets n’ayant aucun lien entre eux et dont les dates ne se suivent pas ; selon que le fascicule s’ouvrait à tel ou tel endroit, Victor Hugo y jetait une pensée, une remarque ; on y retrouve, surtout pour la période de son retour à Paris, le contre-coup des impressions du poète pendant le siège ; ces notes, tout à fait indépendantes des Carnets mêmes, ont un caractère trop personnel pour entrer dans le volume, nous n’en voulons cependant pas priver le lecteur, nous les donnons ici, telles quelles, sans ordre de dates, et en les suivant page à page :


MA PRÉSENCE À PARIS.
1870-1871 (1er fascicule).


J’ai une certaine quantité de pouvoir spirituel. Veux-je autre chose ?

Non.

Le pouvoir matériel ? pourquoi ?

Être ministre ? président ? etc. À quoi bon ? Ministre de quoi ? président de qui ?

Je suis sur la terre un Esprit.

Je veux rester cela.

Je n’ai pas besoin d’être fonctionnaire des hommes ; je suis fonctionnaire de Dieu.




Février 1871.

Désormais deux nations sont en présence.

Une nation victorieuse, l’Allemagne, qui a… (énumérer : un empereur, des rois, aucune liberté) les ténèbres.

Une nation vaincue, la France, qui a… (énumérer : la République, la liberté, la gloire, etc.) la lumière.

Il paraît que c’est la seconde qui est vaincue.

Français, réservons-nous pour délivrer l’Allemagne. La délivrance est la seule vengeance digne de nous.




Si vous me laissez réduit à moi-même je ferai mon devoir avec l’énergie d’un homme ; si vous versez votre force en moi, je ferai mon devoir avec la puissance d’un peuple.