1868.
MORT DE MADAME VICTOR HUGO.
25 août. — Aujourd’hui, vers trois heures de l’après-midi, ma femme a été atteinte d’une attaque d’apoplexie. Respiration sifflante. Spasmes. Le docteur Crocq et le docteur Jettrand ont été appelés. À minuit les spasmes diminuaient, mais un état hémiplégique se déclarait. Il y avait paralysie du côté droit. Le docteur Jettrand a mandé par dépêche télégraphique le docteur Émile Allix[1].
À trois heures du matin les spasmes ont cessé, la fièvre est venue.
26 août. — Ce matin, consultation des trois principaux médecins de Bruxelles. Hélas ! peu d’espoir.
À midi j’ai envoyé chercher une religieuse pour garde-malade. À deux heures, le docteur Émile Allix est arrivé de Paris. — Ma femme ouvre les yeux quand je lui parle et me presse la main. De même à ses fils. — Elle a cet après-midi remué le bras droit. Il me semble qu’elle est mieux.
Ma femme a moins de spasmes. Le docteur Allix a envoyé au docteur Axenfeld cette dépêche : État grave, mais espoir.
27 août. — Morte ce matin, à six heures et demie.
Je lui ai fermé les yeux. Hélas !
Dieu recevra cette douce et grande âme. Je la lui rends. Qu’elle soit bénie !
- ↑ Émile Allix, encore étudiant en médecine, avait connu Victor Hugo ; il devint l’un des familiers de Jersey et de Guernesey, puis le médecin, l’ami dévoué de la famille. (Note de l’éditeur.)