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dont un détachement escortait l’empereur. Il reconnut ses lanciers et ses lanciers le reconnurent. Ils crièrent : — Général, ralliez-vous à nous ! Le général leur dit : — Mes enfants, faites votre devoir. Je fais le mien. — Puis il tourna bride et s’en alla à droite à travers champs avec quelques cavaliers qui le suivirent. Il n’eût pu résister. Ses régiments derrière lui criaient : — Vive l’empereur !

Cette rencontre ne retarda Napoléon que quelques minutes. Il continua son chemin. L’empereur, entouré seulement de ses cent vingt lanciers, arriva ainsi à Paris. Il entra par la barrière de Fontainebleau, prit la grande allée d’arbres qui est à gauche, le boulevard du Mont-Parnasse, les autres boulevards jusqu’aux Invalides, puis le pont de la Concorde, le quai du bord de l’eau et le guichet du Louvre.

À huit heures un quart du soir, il était aux Tuileries.


1844