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Il me fit remarquer, sous la fenêtre même des condamnés à mort, une place où deux soldats en faction se sont brûlé la cervelle l’an dernier. Ils se sont mis le canon de leur fusil dans la bouche et se sont fait sauter le crâne. On voit encore la guérite trouée par les deux balles. Les pluies de l’hiver ont lavé les taches de sang sur le mur. L’un s’est tué parce que l’officier de ronde, le voyant sans son fusil qu’il avait déposé dans la guérite, lui avait dit en passant : Quinze jours de salle de police. — L’autre, on n’a jamais su pourquoi.