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texte même les fragments inédits. C’est la règle que nous avons suivie pour Alpes et Pyrénées, France et Belgique, Dieu, Théâtre en liberté.

En revanche, nous avons dû retirer de Choses vues (nouvelle série) : 1o le récit intitulé À Reims, le manuscrit portant une indication qui le classe dans les fragments inédits de William Shakespeare ; 2o Amours de prison, qu’on a pu lire dans les Misérables[1].

Pour les deux séries de Choses vues, en raison même de cette idée que les fragments inédits pouvaient constituer un troisième volume, mais qu’à défaut de ce volume ils devaient figurer dans l’édition actuelle, il convenait, dans un but d’unité et de clarté, de remanier les deux volumes, de les refondre, en classant les faits et les notes chronologiquement et en y introduisant à leur date les inédits, puisqu’il ne pouvait être question de reliquat dans une œuvre posthume.

C’est le parti auquel nous nous sommes arrêté, assuré que nous répondions au désir de notre cher et grand ami.

Cette méthode était d’autant plus rationnelle que le lecteur aurait pu être troublé et dépaysé, si, après avoir suivi tout d’abord les faits pendant une période de quarante années, il avait dû revenir en arrière sur d’autres faits appartenant cependant aux mêmes époques.

Ce travail de refonte nous conduisait à un autre travail. Ces Choses vues apportent un supplément d’information à l’histoire, mais l’histoire est-elle toujours bien connue, ou tout au moins est-elle présente à l’esprit du lecteur ? Ces récits d’un témoin ne risquent-ils pas de perdre, sinon leur valeur, du moins une partie de leur intérêt s’ils ne sont pas éclairés par la lumière des événements. Aussi nous a-t-il semblé que, pour leur donner tout leur relief, il convenait, à l’aide de notes, de rappeler les faits auxquels ils se rapportaient ; ce sera ainsi un livre d’histoire, d’histoire inédite en marge de l’histoire.

  1. Les Misérables, IIIe partie, Marius.