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je ! Si tu savais… — Gennaro ! Sais-tu qui tu es ? Sais-tu qui je suis ? Tu ignores combien je te tiens de près ! Faut-il tout lui dire ? Le même sang coule dans nos veines, Gennaro ! Tu as eu pour père Jean Borgia, duc de Gandia !

Gennaro.

Votre frère ! Ah ! vous êtes ma tante ! Ah ! madame !

Dona Lucrezia, à part.

Sa tante !

Gennaro.

Ah ! je suis votre neveu ! Ah ! c’est ma mère, cette infortunée duchesse de Gandia, que tous les Borgia ont rendue si malheureuse ! Madame Lucrèce, ma mère me parle de vous dans ses lettres. Vous êtes du nombre de ces parents dénaturés dont elle m’entretient avec horreur, et qui ont tué mon père, et qui ont noyé sa destinée, à elle, de larmes et de sang. Ah ! j’ai de plus mon père à venger, ma mère à sauver de vous maintenant ! Ah ! vous êtes ma tante ! je suis un Borgia ! Oh ! cela me rend fou ! — Écoutez-moi, dona Lucrezia