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ble que je me venge. Qu’en dites-vous, messieurs ? Qui est-ce qui se connaît en vengeance ici ? Ceci n’est point mal, je crois ! — Hein ? qu’en pensez-vous ? pour une femme !

Aux moines.


— Mes pères, emmenez ces gentilshommes dans la salle voisine qui est préparée, confessez-les, et profitez du peu d’instants qui leur restent pour sauver ce qui peut être encore sauvé de chacun d’eux. — Messieurs, que ceux d’entre vous qui ont des âmes y avisent. Soyez tranquilles. Elles sont en bonnes mains. Ces dignes pères sont des moines réguliers de Saint-Sixte, auxquels notre Saint-Père le pape a permis de m’assister dans des occasions comme celle-ci. — Et si j’ai eu soin de vos âmes, j’ai eu soin aussi de vos corps. Tenez !

Aux moines qui sont devant la porte du fond.


— Rangez-vous un peu, mes pères, que ces messieurs voient.

Les moines s’écartent et laissent voir cinq cercueils couverts chacun d’un drap noir rangé devant la porte.


— Le nombre y est. Il y en a bien cinq. — Ah ! Jeunes gens ! vous arrachez les entrailles à une malheureuse femme, et vous croyez qu’elle ne se vengera pas ! Voici le tien, Jeppo. Maffio, voici