Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/376

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dona Lucrezia.

Le duc te croit mort. Il sera aisé de lui cacher ta fuite. Attends ! Garde cette fiole et porte-la toujours sur toi. Dans des temps comme ceux où nous vivons, le poison est de tous les repas. Toi surtout, tu es exposé. Maintenant pars vite.

Lui montrant la porte masquée qu’elle entr’ouvre.


— Descends par cet escalier. Il donne dans une des cours du palais Negroni. Il te sera aisé de t’évader par là. N’attends pas jusqu’à demain matin, n’attends pas jusqu’au coucher du soleil, n’attends pas une heure, n’attends pas une demi-heure ! Quitte Ferrare sur-le-champ, quitte Ferrare comme si c’était Sodome qui brûle, et ne regarde pas derrière toi ! — Adieu ! — Attends encore un instant. J’ai un dernier mot à te dire, mon Gennaro !

Gennaro.

Parlez, madame.

Dona Lucrezia.

Je te dis adieu en ce moment, Gennaro, pour ne plus te revoir jamais. Il ne faut plus songer