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Gubetta.

Comme il plaira à votre altesse. J’ai encore un conseil à vous donner ; c’est de ne point vous démasquer. On pourrait vous reconnaître.

Dona Lucrezia.

Et que m’importe ? S’ils ne savent pas qui je suis, je n’ai rien à craindre ; s’ils savent qui je suis, c’est à eux d’avoir peur.

Gubetta.

Nous sommes à Venise, madame ; vous avez bien des ennemis ici, et des ennemis libres. Sans doute la république de Venise ne souffrirait pas qu’on osât attenter à la personne de votre altesse ; mais on pourrait vous insulter.

Dona Lucrezia.

Ah ! tu as raison ; mon nom fait horreur, en effet.

Gubetta.

Il n’y a pas ici que des vénitiens ; il y a des romains, des napolitains, des romagnols, des lombards, des italiens de toute l’Italie.