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Saltabadil est allé silencieusement chercher dans la pièce voisine une bouteille et un verre qu’il apporte sur la table. Puis il frappe deux coups au plafond avec le pommeau de sa longue épée. À ce signal, une belle jeune fille, vêtue en bohémienne, leste et riante, descend l’escalier en sautant. Dès qu’elle entre, le Roi cherche à l’embrasser, mais elle lui échappe.
Le Roi, à Saltabadil, qui s’est remis gravement à frotter son baudrier.

L’ami, ton ceinturon deviendrait bien plus clair
Si tu l’allais un peu nettoyer en plein air.

Saltabadil.

Je comprends.

Il se lève, salue gauchement le Roi, ouvre la porte du dehors, et sort en la refermant après lui. Une fois hors de la maison, il aperçoit Triboulet, vers qui il se dirige d’un air de mystère. Pendant les quelques paroles qu’ils échangent, la jeune fille fait des agaceries au Roi, et Blanche observe avec terreur.
Saltabadil, bas à Triboulet, désignant du doigt la maison.

Je comprends.Voulez-vous qu’il vive ou bien qu’il meure ?
Votre homme est dans nos mains. — Là.

Triboulet.

Votre homme est dans nos mains. — Là.Reviens tout-à-l’heure.

Il lui fait signe de s’éloigner. Saltabadil disparaît à pas lents derrière le vieux parapet. Pendant ce temps-là, le Roi lutine la jeune bohémienne, qui le repousse en riant.
Maguelonne, que le Roi veut embrasser.

Nenni !

Le Roi.

Nenni ! Bon. Dans l’instant, pour te serrer de près,