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Blanche.

Je ne suis pas à vous, non, je suis à mon père !

Le Roi.

Ton père ! mon bouffon ! mon fou ! mon Triboulet !
Ton père ! il est à moi ! j’en fais ce qu’il me plaît !
Il veut ce que je veux !

Blanche, pleurant amèrement et la tête dans ses mains.

Il veut ce que je veux ! Ô Dieu ! mon pauvre père !
Quoi ! tout est donc à vous !

Elle sanglote. Il se jette à ses pieds pour la consoler.
Le Roi, avec un accent attendri.

Quoi ! tout est donc à vous ! Blanche ! oh ! tu m’es bien chère !
Blanche, ne pleure plus ! Viens sur mon cœur.

Blanche, résistant.

Blanche, ne pleure plus ! Viens sur mon cœur.Jamais !

Le Roi, tendrement.

Tu ne m’as pas encor redit que tu m’aimais.

Blanche.

Oh ! c’est fini !

Le Roi.

Oh ! c’est fini ! Je t’ai, sans le vouloir, blessée.
Ne sanglote donc pas comme une délaissée.
Oh ! plutôt que de faire ainsi pleurer tes yeux,