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noix, de raisins, d'abricots et de plusieurs autres produits de la contrée.

A Bathang, il y a un magasin de vivres ; c'est le quatrième depuis Lha-Ssa ; il est, comme tous les autres, administré par un Mandarin lettré, portant le titre de Liang-Taï. La garnison chinoise, composée de trois cents soldats, est commandée par un Cheou-Péi, deux Tsien-Tsoung et un Pa-Tsoung. L'entretien annuel des troupes chinoises, qui dépendent de ce poste, revient à neuf mille onces d'argent, sans compter les distributions de riz et de farine de tsamba. On remarque, parmi la population de Bathang, un très-grand nombre de Chinois ; ils s'occupent d'art et d'industrie ; plusieurs même se livrent à l'agriculture, et font valoir les fermes des Thibétains. Cette plaine, qu'on rencontre, comme par enchantement, au milieu des montagnes du Thibet, est d'une admirable fertilité ; elle fournit deux récoltes par an. Ses principaux produits sont : le riz, le maïs, l'orge grise, le blé, les pois, les choux, les navets, les oignons, et plusieurs autres variétés de légumes. Parmi les fruits, on remarque le raisin, la grenade, la pêche, l'abricot et le melon d'eau. Le miel y est aussi très abondant. Enfin, on y trouve des mines de cinabre (sulfure de mercure), dont on retire une grande quantité de mercure. Les Thibétains l'obtiennent dans toute sa pureté, en dégageant le soufre par la combustion, ou en le combinant avec de la chaux éteinte.

La ville de Bathang est grande et très-populeuse ; ses habitants paraissent vivre dans l'aisance. Les Lamas y sont très-nombreux, comme dans toutes les villes thibétaines. La principale lamaserie, qu'on nomme grand couvent de