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qu'elles renferment, leur donnent un lustre brillant et soyeux.

Le ruisseau qui coule au centre de la vallée, contient une grande quantité de poudre d'or ; les gens du pays ne négligent pas de la recueillir et de la purifier. En nous promenant le long de ce ruisseau, nous avons trouvé plusieurs fragments de creusets, où étaient encore attachées de nombreuses parcelles d'or ; nous les montrâmes au Pacificateur des royaumes, et cette vue sembla ranimer ses forces et resserrer les liens qui l'attachaient à la vie. Sa figure s'empourpra soudainement, ses yeux presque éteints pétillèrent d'un feu inaccoutumé ; on eût dit que la vue de quelques grains d'or lui avait fait complètement oublier et sa maladie et les deux cadavres qui l'escortaient.

Les daims musqués abondent dans la vallée schisteuse. Quoique cet animal, ami des froids climats, se rencontre sur presque toutes les montagnes du Thibet, cependant nulle part, peut-être, on n'en voit un aussi grand nombre qu'aux environs de Ché-Pan-Keou. Les pins, les cèdres, les houx et les cyprès qui recouvrent ce pays, contribuent sans doute beaucoup à y attirer ces animaux qui affectionnent d'une manière particulière les racines de ces arbres à odeur forte et aromatique.

Le daim musqué est de la hauteur d'un chevrotain ; il a la tête petite, le museau pointu et orné de longues moustaches blanchâtres ; ses jambes sont fines, et sa croupe large et épaisse ; deux dents longueset recourbées, qui sortent de sa mâchoire supérieure, lui servent à arracher du sol les racines parfumées qui font sa nourriture ; son poil a généralement de deux à trois pouces de longueur ; il est