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des maisons. Tsiamdo, du reste, n'a guère besoin de fortifications artificielles ; elle est suffisamment protégée par deux fleuves, le Dza-Tchou et le Om-Tchou, qui, après avoir coulé, l'un à l'est, et l'autre à l'ouest de la ville, se réunissent au sud, et forment le Ya-Long-Kiang qui traverse, du nord au midi, la province du Yun-Nan et la Cochinchine, et se jette enfin dans la mer de Chine. Deux grands ponts de bois, jetés l'un sur le Dza-Tchou, et l'autre sur le Om-Tchou, à droite et à gauche de la ville, conduisent à deux routes parallèles, nommées, la première, route du Sse-Tchouen, et la seconde, route du Yun-Nan. Les courriers qui font le service des postes de Lha-Ssa à Péking, et tous les employés civils ou militaires du gouvernement chinois, sont obligés de passer sur la route du Sse-Tchouen ; celle du Yun-Nan est presque habituellement déserte. On y rencontre seulement, de temps en temps, quelques marchands chinois, qui achètent, des Mandarins de leurs provinces, le privilège d'aller commercer dans le Thibet.

Les postes militaires que la cour de Péking a établis dans les Etats du Talé-Lama, étaient autrefois entretenus et administrés par les autorités réunies du Sse-Tchouen et du Yun-Nan. Cette combinaison ayant été, pendant longtemps, une source de divisions et de querelles entre les Mandarins des deux provinces, il a été réglé que le vice-roi du Sse-Tchouen serait seul chargé du gouvernement des Chinois résidant dans le Thibet.

Tsiambo présente l'aspect d'une vieille ville en décadence ; ses grosses maisons, construites avec une choquante irrégularité, s'éparpillent confusément sur une vaste étendue de terrain, laissant de tous côtés de grands espaces