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Pendant que nous attendions avec patience et en silence, au milieu de notre grande cage, qu'on voulût bien nous servir à souper, le Dhéba de Lang-Ki-Tsoung et le caporal du corps de garde chinois, vinrent nous annoncer qu'ils avaient une petite affaire à régler. — Quelle affaire ? s'écria Ly-Kouo-Ngan, d'un ton plein d'emportement ; quelle affaire ?... Je comprends, vos oulah ne sont pas prêts. — Ce n'est pas cela, répondit le Dhéba ; jamais, à Lang-Ki-Tsoung, les oulah n'ont fait attendre personne. Vous les aurez ce soir, si vous voulez ; mais je dois vous avertir que la montagne de Tanda est infranchissable ; pendant huit jours consécutifs, il est tombé une si grande abondance de neige, que les chemins ne sont pas encore ouverts. — Nous avons bien passé le Chor-Kou-La, pourquoi ne franchirions-nous pas également le Tanda ? — Qu'est-ce que le Chor-Kou-La auprès du Tanda ? Ces montagnes ne peuvent pas se comparer entre elles. Hier, trois hommes du district de Tanda ont voulu s'aventurer sur la montagne, et deux ont disparu dans les neiges ; le troisième est arrivé ici ce matin, seul et à pied, car son cheval a été aussi englouti ... Au reste, ajouta le Dhéba, avec une gravité un peu sauvage, vous pouvez partir quand vous voudrez ; les oulah sont à vos ordres ; mais vous serez obligés de payer les bœufs et les chevaux qui mourront en route. — Après avoir formulé ainsi son ultimatum, le diplomate thibétain nous tira la langue, se gratta l'oreille, et sortit.

Pendant que le Pacificateur des royaumes, le Lama Dsiam-Dchang et quelques autres personnages expérimentés