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arrêtâmes au poste d' Atdza, petit village dont les habitants cultivent quelques lambeaux de terre, dans une petite vallée entourée de montagnes dont la cime est couronnée de houx et de pins. L'Itinéraire chinois dit, au sujet du lac qu'on rencontre avant d'arriver à Atdza : «  La licorne, animal très-curieux, se trouve dans le voisinage de ce lac, qui a quarante lis de longueur. »

La licorne, qu'on a longtemps regardée comme un être fabuleux, existe réellement dans le Thibet. On la trouve souvent représentée parmi les sculptures et les peintures des temples bouddhiques. En Chine même, on la voit souvent dans les paysages qui décorent les auberges des provinces septentrionales (1)[1]. Les habitants d'Atdza parlaient de cet animal, sans y attacher une plus grande importance qu'aux autres espèces d'antilopes qui abondent dans leurs montagnes. Nous n'avons pas eu la bonne fortune d'apercevoir de licorne durant nos voyages dans la Haute-Asie. Mais tout ce qu'on nous en a dit, ne fait que confirmer les détails curieux que M. Klaprolh a publiés sur ce sujet dans le nouveau Journal Asiatique, Nous avons pensé qu'il ne serait pas hors de propos de citer ici une note intéressante que cet orientaliste, d'une immense érudition, a ajoutée à la traduction de l'Itinéraire de Lou-Hoa-Tchou :

«  La licorne du Thibet s'appelle, dans la langue de ce pays, sêrou ; en mongol, kéré ; et en chinois, tou-kio-cheou,

  1. (1) Nous avons eu longtemps entre les mains un petit traité mongol d'histoire naturelle, à l'usage des enfants, où l'on voyait une licorne représentée sur une des planches dont cet ouvrage classique était illustré.