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c'est-à-dire les chevaux, les bêtes de somme et les hommes chargés de les conduire. Ces espèces de corvées sont organisées par le gouvernement thibétain, sur toute la route qui conduit de Lha-Ssa aux frontières de Chine. Les officiers publics chinois ou thibétains, qui voyagent officiellement sur cette route, ont seuls le droit d'user de ce genre de service. Le gouvernement de Lha-Ssa leur délivre un passeport, sur lequel on indique clairement le nombre d'hommes et d'animaux que doivent fournir les villages soumis à la contribution des oulah. La notice chinoise sur le Thibet s'exprime ainsi au sujet de ces corvées : « — Pour ce qui regarde le service local nommé oulah, tous ceux qui ont quelque fortune, hommes ou femmes, sont obligés de le remplir : ceux même qui arrivent des contrées les plus éloignées, s'ils occupent une maison entière, ne peuvent en être exempts. Le nombre des hommes qu'on doit fournir pour ce service, est réglé d'après la fortune de chacun. Les anciens et les Dhéba président au choix, et déterminent, suivant la grandeur de la maison, le nombre d'hommes qu'elle doit donner comme oulah. On prend dans un hameau trois, quatre, et jusqu'à dix hommes. Les familles peu nombreuses prennent des pauvres comme remplaçants, moyennant un salaire, ou paient par jour, en commun, une demi-once d'argent. Ceux qui ont passé l'âge de soixante ans, sont exempts de toute charge. Si le service public l'exige, on requiert des bœufs et des chevaux, des ânes et des mulets dans les maisons riches ; les pauvres se réunissent, et trois ou quatre maisons donnent une seule bête. »

Les Mandarins chinois, qui cherchent toujours à faire argent