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sur sa route. Pour en donner une idée, nous allons transcrire l'article qui concerne notre première journée de marche :

De Detsin-Dzoug à la halte de Tsaï-Li.
De Tsaï-Li au gîte de Lha-Ssa.

« À Detsin-Dzoûg il y a beaucoup d'hôtelleries, dans lesquelles les voyageurs s'arrêtent ordinairement pendant quelque temps ; près de la route est une maison de poste ; de là une route de quarante lis conduit au couvent de Tsaï-Li. 40 lis.

À Tsaï-Li, il y a un Dhéba qui fournit aux
voyageurs du bois et du foin : ce canton n'est
séparé que par une rivière du territoire de
Lha-Ssa ; on atteint cette dernière ville après vingt
lis ; il y a un commandant militaire. 20 lis.

Total. 60 lis.

Nous partîmes de Detsin-Dzoûg, que le jour n'avait pas encore paru, car nous avions une longue traite à faire. Nous suivîmes la même vallée dans laquelle nous étions entrés en sortant delà ville de Lha-Ssa. Mais à mesure que nous avancions, les montagnes, dont cette large plaine est environnée, s'élevaient insensiblement à l'horizon, et semblaient se rapprocher de nous ; la vallée allait toujours se rétrécissant ; le sol devenait plus rocailleux ; les fermes étaient moins nombreuses ; et la population perdait peu à peu ces dehors d'élégance et de civilisation qu'on remarque toujours aux environs des grandes villes. Après quatre-vingts lis d'une marche précipitée et non interrompue, nous