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Dans le seul district de Lha-Ssa, on compte plus de trente grands couvents bouddhiques (1)[1]. Ceux de Khaldhan, de Préboung et de Sera, sont les plus célèbres et les plus nombreux. Chacun d'eux renferme à peu près quinze mille Lamas.

Khaldhan, qui signifie en thibétain béatitude céleste, est le nom d'une montagne située à l'est de Lha-Ssa ; elle en est éloignée de quatre lieues. C'est sur le sommet de cette montagne que s'élève la lamaserie de Khaldhan. Au rapport des livres lamaïques, elle fut fondée l'an 1409 de notre ère, par le fameux Tsong-Kaba, réformateur du Bouddhisme. et instituteur de la secte du bonnet jaune. Tsong-Kaba y fixa sa résidence ; et c'est là qu'il laissa son enveloppe humaine, quand son âme alla s'absorber dans l'essence universelle. Les Thibétains prétendent qu'on y voit encore son corps merveilleux, frais, incorruptible, parlant quelquefois, et par un prodige continuel, se tenant toujours en l'air sans que rien le soutienne. Nous ne pouvons rien dire de cette croyance des Bouddhistes, parce que le trop court séjour que nous avons fait à Lha-Ssa ne nous a pas permis d'aller visiter le couvent de Khaldhan.

La lamaserie de Préboung (Dix mille fruits) est située à deux lieues à l'ouest de Lha-Ssa ; elle est construite sur les flancs d'une haute montagne. Au centre du couvent, s'élève une espèce de kiosque magnifiquement orné, et tout étincelant d'or et de peintures. Il est réservé pour le Talé-Lama, qui s'y rend une fois tous les ans pour expliquer aux religieux les livres sacrés. Les Lamas mongols,

  1. (1) La province d' Oui en compte trois mille.