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de la boue, et parvenir au lieu de repos. Le Charmana, considérant ses passions comme plus terribles que cette boue, s'il ne détourne jamais ses yeux de la vertu, parviendra certainement au comble de la félicité ....

Nous ne prolongerons pas davantage ces extraits. Le peu que nous venons de citer suffira pour donner une idée du fond et de la forme de ce livre, qui fait également autorité parmi les Bonzes et parmi les Lamas. Il fut transporté de l'Inde eu Chine, la soixante-cinquième année de l'ère chrétienne, à l'époque où le bouddhisme commença à se propager dans l'Empire céleste. Les annales chinoises rendent compte de cet événement de la manière suivante :

«  .... La vingt-quatrième année du règne de Tchao Wang, de la dynastie des Tcheou (qui répond à l'an 1029 avant Jésus-Christ), le huitième jour de la quatrième lune, une lumière, apparaissant au sud-ouest, illumina le palais du roi. Le monarque, voyant cette splendeur, interrogea les sages habiles à prédire l'avenir. Ceux-ci lui présentèrent les livres où il était écrit que ce prodige présageait que du côté de l'occident avait apparu un grand saint, et que, mille ans après sa naissance, sa religion se répandrait dans ces lieux.

« La cinquante-troisième année du règne de Mou-Wang, qui est celle du singe noir (951 avant Jésus-Christ), le quinzième jour de la seconde lune, Bouddha se manifesta (mourut). Mille treize ans après, sous la dynastie de Ming-Ti, de la dynastie des Han, la septième année du règne de Young-Ping (64 après Jésus-Christ), le quinzième jour de la première lune, le roi vit en songe un