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du thibétain, pouvaient nous dispenser d'avoir désormais un maître à nos côtés ; nous pouvions marcher seuls, et aller en avant sans avoir besoin d'un aide officiel.

Nos heures de travail étaient consacrées à revoir et à analyser nos dialogues, et à traduire un petit ouvrage thibétain, ayant pour titre : Les quarante-deux points d'enseignement proférés par Bouddha. Nous en possédions une magnifique édition en quatre langues, savoir en thibétain, en mongol, en mantchou, et en chinois. Avec ce secours nous pouvions nous dispenser d'avoir recours à la science des Lamas. Quand le thibétain nous présentait quelque difficulté, nous n'avions pour la lever, qu'à consulter les trois autres idiomes, qui nous étaient assez familiers.

Ce livre, attribué à Chakya-Mouni, est un recueil de préceptes et de sentences pour engager les hommes et surtout les religieux à la pratique de la vertu. Pour donner une idée de la morale des bouddhistes, nous allons citer quelques extraits de cet ouvrage, qui fait autorité dans le lamaïsme.

I.

«.... Bouddha, le suprême des êtres, manifestant sa doctrine, prononça ces mots : Il y a pour les vivants dix espèces d'actes, qu'on nomme bons ; il y a aussi dix espèces d'actes qu'on nomme mauvais. Si vous demandez quels sont ces dix mauvais actes .... Il y en a trois qui appartiennent au corps, quatre à la parole, trois à la volonté. Les trois du corps sont : Le meurtre, le vol et les actions impures. — Les quatre de la parole sont : Les discours qui sèment la discorde, les malédictions outrageantes, les