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est terminé, le Lama-président proclame solennellement le nom du pieux pèlerin qui s'est procuré le mérite immense de régaler la sainte famille des Lamas. Aussitôt le pèlerin, qui ordinairement est présent à la cérémonie, se prosterne la face contre terre : les Lamas psalmodient à son intention quelques prières, et font ensuite processionnellement une évolution autour du bienfaiteur qui ne se relève que lorsque tout le monde est sorti.

Des offrandes de ce genre sont en réalité peu de chose pour chaque Lama ; mais, quand on songe qu'il se rencontre à la fois plus de quatre mille buveurs de thé, il est facile de comprendre que la dépense peut devenir sérieuse. Dans la lamaserie de Kounboum, un simple thé général, sans accompagnement de beurre et de gâteaux, s'élève à la somme de cinquante onces d'argent qui valent à peu près 500 fr.

Les offrandes en argent sont beaucoup plus coûteuses, car elles sont toujours accompagnées d'un thé général. L'argent ne se distribue pas au chœur. Après les prières communes, le Lama-président annonce que tel pèlerin, de tel pays, a offert tant d'onces d'argent à la sainte famille des Lamas, et que la somme exactement divisée a fourni tel quotient. Dans la journée, les Lamas se rendent au bureau des offrandes, où on leur compte scrupuleusement ce qui leur revient.

Il n'y a ni temps ni jour fixé pour les offrandes : elles sont toujours les bien-venues ; cependant, aux quatre grandes fêtes de l'année, elles sont plus nombreuses et plus importantes, à cause de la grande affluence des pèlerins. Après la fête des fleurs, le roi du Souniout, qui se trouvait à