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de Tsong-Kaba, se maintient aujourd'hui par la bonne discipline de la lamaserie, et la supériorité de son enseignement. Les Lamas sont censés étudiants pendant toute leur vie, car la science religieuse est réputée inépuisable. Les étudiants sont distribués en quatre sections, ou quatre facultés, suivant la nature des études spéciales auxquelles ils veulent s'appliquer : 1° La Faculté de mysticité, qui embrasse les règles de la vie contemplative, et les exemples renfermés dans la vie des saints bouddhistes ; 2° la Faculté de liturgie, comprenant l'étude des cérémonies religieuses, avec l'explication de tout ce qui sert au culte lamaïque ; 3° la Faculté de médecine, ayant pour objet les quatre cent-quarante maladies du corps humain, la botanique médicale et la pharmacopée ; 4° enfin, la Faculté des prières ; cette dernière est la plus estimée, la mieux rétribuée, et par conséquent celle qui réunit un plus grand nombre d'étudiants.

Les ouvrages volumineux qui servent de base à l'enseignement des prières, sont divisés en treize séries, qui sont comme autant de degrés dans la hiérarchie. La place que chaque étudiant occupe à l'école et au chœur est marquée d'après la série des livres théologiques qu'il a déjà étudiés. Parmi ces nombreux Lamas, on voit des vieillards afficher, au dernier rang, leur paresse ou leur incapacité, tandis que des jeunes gens sont presque parvenus au sommet de la hiérarchie.

Pour obtenir les divers grades de la Faculté des prières, on exige seulement que l'étudiant récite imperturbablement les livres assignés. Quand il se croit suffisamment préparé, il en donne avis au Grand-Lama des prières, en