Page:Huc - Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine pendant les années 1844-46, tome 1.djvu/416

Cette page n’a pas encore été corrigée

leur costume une certaine recherche, et dans leur caractère des prétentions aux raffinements de la politesse chinoise. En se dépouillant de ce sans-façon et de cette bonhomie qu'on trouve chez les Mongols du Nord, ils ont emprunté à leurs voisins quelque chose de leur astuce et de leur fatuité.

En allant vers le sud-ouest, on rencontre les Mongols du Koukou-Noor, ou lac Bleu (en chinois, Tsing-Haï, mer Bleue). Il s'en faut bien que ce pays ait toute l'étendue qu'on lui assigne généralement dans les cartes géographiques. Les Mongols du Koukou-Noor n'occupent que les environs du lac qui leur a donné son nom. Encore sont-ils mélangés de beaucoup de Si-Fans, qui ne peuvent demeurer avec sécurité dans leur propre pays, à cause de certaines hordes de brigands qui ne cessent de le désoler.

A l'ouest du Koukou-Noor, est la rivière Tsaidam, où campent de nombreuses peuplades qu'on nomme Mongols-Tsaidam, et qu'on ne doit pas confondre avec les Mongols du Koukou-Noor. Plus loin encore, et au cœur même du Thibet, on rencontre d'autres tribus mongoles. Nous n'en disons rien ici, parce que nous aurons occasion d'en parler dans le cours de notre voyage. Nous reviendrons aussi, avec quelques détails, sur les Mongols du Koukou-Noor et de Tsaidam.

Les Tartares Torgots, qui habitaient autrefois non loin de Kara-Koroum, capitale des Mongols du temps de Tchinggiskhan, se trouvent actuellement au nord-ouest de la Mongolie. En 1672, la tribu tout entière, après avoir plié ses tentes et rassemblé ses nombreux troupeaux, abandonna les lieux qui lui avaient servi de berceau. Elle