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ce qu'on pourrait opposer à une hypothèse qui offre une si grande vraisemblance.

» Mais cette supposition acquiert un bien plus haut degré de probabilité, si ou l'applique à l'ensemble des découvertes dont il est question. Toutes avaient été faites dans l'Asie orientale, toutes étaient ignorées dans l’occident. La communication a lieu ; elle se prolonge pendant un siècle et demi ; et un autre siècle à peine écoulé, toutes se trouvent connues en Europe. Leur source est enveloppée de nuages : le pays où elles se montrent, les hommes qui les ont produites, sont également un sujet de doute ; ce ne sont pas les contrées éclairées qui en sont le théâtre ; ce ne sont point des savants qui en sont les auteurs : des gens du peuple, des artisans obscurs font coup sur coup briller ces lumières inattendues. Rien ne semble mieux montrer les effets d'une communication ; rien n'est mieux d'accord avec ce que nous avons dit plus haut, de ces canaux invisibles, de ces ramifications inaperçues, par où les connaissances des peuples orientaux avaient pu pénétrer dans notre Europe. La plupart de ces inventions se présentent d'abord dans l'état d'enfance où les ont laissées les Asiatiques, et cette circonstance nous permet à peine de conserver quelques doutes sur leur origine. Les unes sont immédiatement mises en pratique ; d'autres demeurent quelque temps enveloppées dans une obscurité qui nous dérobe leur marche, et sont prises, à leur apparition, pour des découvertes nouvelles ; toutes bientôt perfectionnées, et comme fécondées par le génie des Européens, agissent ensemble, et communiquent à l'intelligence humaine le plus grand