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Herbes, il est plein d'enthousiasme pour l'incroyable générosité des Kitat qui ont bien voulu traiter ses affaires, et il se promet bien de revenir encore à la même boutique, lorsque, à l'avenir, il aura quelque chose à vendre ou à acheter.

Les commerçants Chinois de la Ville-Bleue ne nous avaient invités à dîner chez eux, que dans l'espoir de nous traiter à la tartare. Ils avaient compté s'emparer des cordons de notre bourse ; mais en définitive ils ne gagnèrent que des railleries de ceux qui eurent connaissance de toutes leurs tentatives, et du peu de succès qu'elles avaient eu.

Le lendemain de notre arrivée à Koukou-Khoton, nous nous mîmes en mouvement pour acheter quelques habits d'hiver. Le froid commençant à se faire vivement sentir, il n'eût pas été prudent de s'aventurer dans le désert, sans habillement fourré. Afin de pouvoir faire nos petits achats avec plus de facilité, nous allâmes d'abord vendre quelques onces d'argent. On sait que le système monétaire des Chinois se compose uniquement de petites pièces en cuivre, rondes, de la grosseur d'un demi-sou, et percées au centre d'un petit trou carré qui sert à les enfiler à une corde, et à faciliter ainsi leur transport. Cette monnaie est la seule qui ait cours dans l'Empire ; les Chinois l'appellent tsien, les Tartares dehos, et les Européens lui ont donné le nom de sapèque. L'or et l'argent ne sont pas monnayés ; on les coule en lingots plus ou moins gros, puis on les livre à la circulation. L'or en sable et en feuilles a également cours dans le commerce ; les maisons de banque qui achètent l'or et l'argent, en paient le prix en sapèques ou en billets