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nements, qui, jusqu’à un certain point, relèvent de la religion et de la magie.

Les faits sur lesquels sont fondées mes conclusions sont de ceux dont le choix m’est imposé par le cadre même de mon cours. Pour ne pas élargir les dimensions de ce mémoire, j’en ai réduit l’exposé autant que possible. Les religions grecque et romaine, le christianisme m’ont fourni des exemples et des points de comparaison. J’étais naturellement porté à me préoccuper d’abord des faits qui se sont produits dans ces religions, en raison des rapprochements historiques, qui ont eu lieu entre elles et celles des Germains. Il y aurait lieu d’étendre ces recherches et particulièrement dans les divers domaines de l’ethnographie.

I

Nous poserons en principe que le temps est une condition nécessaire des actes et des représentations magiques et religieuses. On a déjà, à diverses reprises, attiré l’attention sur ce fait que les rites s’accomplissent dans des conditions de temps, constantes pour un même rite, qui contribuent à définir leur milieu spécifique[1]. Les rites périodiques sont, par définition, associés à des dates fixes du calendrier ou à la récurrence régulière de certains phénomènes. Les rites occasionnels s’accomplissent également à des moments déterminés. Beaucoup donnent lieu à des prises d’horoscope, qui quelquefois sont compliquées au delà du vraisemblable ; il arrive aussi que, à cet égard, les exigences se réduisent à l’extrême ; mais le rite garde toujours le minimum de détermination temporelle, que lui donne sa relation avec l’occasion qui le provoque. L’examen d’un rituel quelconque suffira pour montrer que les rites varient

  1. H. Hubert et M. Mauss, Le Sacrifice, l. l., p. 58 ; id., La Magie, l. l., p. 47.