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LABRADOR ET ANTICOSTI

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C’est le moment de dire quelques mots de la pêche qui se pratique sur cette côte du Labrador oriental, renommée pour la richesse de ses eaux.

Le saumon n’est pas abondant dans ces parages. On le prend avec des rets dans la mer et dans les rivières. Celles-ci ne sont pas louées à des particuliers, comme cela se fait sur la partie ouest de la côte. La pêche n’est cependant pas libre, et il faut avoir des licences du gouvernement pour pouvoir s’y livrer.

Le hareng se prend partout en quantité, le printemps et l’automne. Quelques pêcheurs tendent des rets pour en faire la capture ; mais généralement on le prend à la seine.

Autrefois, il y avait beaucoup de maquereau. Aujourd’hui, il se tient sur la côte de Terre-Neuve. Pourquoi ce changement de domicile ? Ce poisson ferait-il de la politique ? Faudrait-il le compter, lui aussi, au nombre des adversaires du lien fédératif de nos provinces canadiennes ? Alors, qu’on se hâte de faire entrer Terre-Neuve dans la Confédération, pour enlever au maquereau tout prétexte de fuir les filets de nos pêcheurs.

Dans l’entrée des rivières, on tend des rets pour prendre la truite de mer.

Cette partie du golfe, c’est le bon endroit pour la chasse aux loups marins, dont j’ai déjà parlé avec assez de détails. À partir de Bonne-Espérance et jusqu’au détroit, on fait cette chasse le printemps. Au commencement de l’hiver, depuis le Petit-Mécatina jusqu’à Bonne-Espérance, on prend le loup marin près de terre, au filet.

Avec le phoque, c’est la morue qui est la ressource principale des pêcheurs de ce pays.

La pêche à la morue, dans le voisinage de la côte, commence ordinairement à la fin de juin pour se terminer avec le mois de juillet. Après cette époque, la morue s’éloigne du rivage et gagne les bancs du large jusqu’à quinze, vingt et vingt-cinq milles de terre. C’est là que les pêcheurs vont la prendre à l’hameçon en