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CHAPITRE TROISIÈME

Betsiamis (suite)


Les Montagnais d’aujourd’hui. — Une nation qui fait une belle mort. — Avantages de la vie nomade. — La question scolaire dans les forêts du Nord. — Quelque chose que l’on ne veut pas confier aux lectrices. — La poste chez les sauvages. — Pourquoi l’on fait la chasse. — La famine dans les bois. — Les lois de protection du gibier. — Canada et Québec, c’est du montagnais. — Organisation politique. — L’« influence indue » chez les Montagnais. — Entre familles régnantes.


Il est temps de donner au lecteur quelques détails sur l’état présent de la nation montagnaise[1]. À divers endroits de ce livre je reviendrai sur ce sujet, suivant que les circonstances s’y prêteront, et l’on aura de la sorte des renseignements assez complets sur la descendance des anciens habitants de la partie nord-est de notre Province.

Un groupe de Montagnais fréquente le territoire situé au nord du lac Saint-Jean, et possède une réserve à la Pointe-Bleue (Roberval) sur les bords du beau lac saguenéen. Je n’ai pas à m’occuper ici de ce groupe peu considérable. Le gros de la nation montagnaise habite aujourd’hui le territoire situé à l’est de Betsiamis ; tout ce pays, qui s’étend vers le nord, et jusqu’à l’océan Atlantique du côté de l’est, c’est le territoire de chasse des Montagnais. Vers le nord-est, ils se rencontrent avec les Esquimaux et les Naskapis.

Au témoignage des Oblats, qui sont les pères spirituels de tous ces sauvages, le nombre des Montagnais a diminué de moi-

  1. On devine aisément que le nom de Montagnais vient de montagne, et qu’il a été donné à ces sauvages à cause du pays montagneux qu’ils habitent.