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LABRADOR ET ANTICOSTI

M. Menier tient à sa réputation de catholique pratiquant. Il n’a pas manqué d’assister, au mois de juin dernier, avec tous ses gens, à la procession de la Fête-Dieu, la plus belle cérémonie de ce genre qui ait jamais eu lieu à l’île d’Anticosti. Cet acte de foi religieuse a dû réjouir les Anticostiens et les rassurer pour l’avenir.

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Une longue jetée, tout en augmentant la valeur du port de refuge qu’il y a là, facilite le débarquement des gens et des choses à la baie des Anglais ; un chemin de fer Decauville y est aussi en opération. Un grand nombre de constructions diverses ont augmenté de beaucoup la valeur du hameau qui se trouvait déjà au fond de cette baie.

Un règlement très détaillé, qui porte la date du 1er mai 1896, a été promulgué dans l’île ; tous les habitants doivent en observer les prescriptions, sous peine d’exclusion. M. Menier, en effet, possède ce domaine au même titre que n’importe quel propriétaire du Canada ; et il a parfaitement le droit de déterminer les conditions auxquelles les gens peuvent y résider et y travailler.

L’un des articles les plus intéressants de ce règlement est celui-ci : « L’usage de l’alcool, des spiritueux et boissons fermentées est prohibé. » Ce détail indique assez combien le propriétaire désire le maintien de l’ordre dans ses « États ».

La chasse et la pêche sont interdites sur toute l’étendue de l’île. Cette interdiction générale, qui va assurer le repeuplement des eaux et des forêts, fera bientôt de l’Anticosti un parc de chasse et de pêche d’une richesse extraordinaire.

Ajoutons que l’administration de l’île possède un petit steamer, le Savoy, qui fait un service régulier entre Québec et l’île d’Anticosti.

Le public canadien, surtout dans la province de Québec, suit avec la plus grande sympathie le progrès de l’entreprise de M.